L’histoire du masque de protection
Le masque de protection ou couvre-visage, symbole de protection, a fait son apparition il y a déjà quelques siècles.
Il a été créé comme barrières aux microbes et autres substances nocives en réponse aux problèmes sanitaires observés par des scientifiques et médecins tout au long de l’histoire. Voici quelques faits qui relatent son parcours.
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Sortez masqués ! Histoire médiatique du masque de protection
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la question du masque de protection fait débat en France (tout comme au Québec) : d’abord recommandé, il est finalement adopté et même imposé dans les transports publics (et dans les lieux publics fermés au Québec).

Devait-on aussi sortir masqué lors des précédentes épidémies ?
Bien que le port généralisé du masque nous semble être une mesure préventive sans précédent du fait de son caractère spectaculaire, il a souvent été indiqué lorsque la situation sanitaire l’imposait. Mais alors, quelles étaient les recommandations le concernant aux siècles précédents ? Levons le voile sur cette mesure moins originale que l’on ne pourrait le penser.

Une recommandation de longue date
Au XVIIe siècle déjà, le célèbre « masque à bec de canard », garni de plantes aux propriétés désinfectantes, est imaginé par Charles de Lorme afin de protéger les médecins de peste de la contagion aérienne. Au fil des années et des épidémies, les dispositifs filtrants se précisent et c’est durant le second XIXe siècle que le masque de protection s’introduit dans le milieu hospitalier. Dès lors, il ne cesse d’être recommandé, d’abord au personnel médical, puis plus généralement à toute personne susceptible d’entrer en contact avec des gouttelettes de mucus ou de salive contenant les germes de malades.
Le 13 mai 1915, un article du Temps décrit ce « petit appareil » innovant et en attribue l’invention au docteur Henrot en 1868 :
« Un masque respiratoire. — Il fut imaginé en 1868 par M. Henrot pour parer au danger de contagion de certaines maladies infectieuses par les voies respiratoires, la diphtérie, par exemple. Il se compose d’une armature emprisonnant le nez et la bouche et fermée à l’extérieur par deux toiles métalliques entre lesquelles on place des rondelles de coton. Tous les germes infectieux restent attachés à ces rondelles et l’air est ainsi rigoureusement filtré. Une petite soupape très simple et très sensible permet l’issue de l’air respiré. Tout ce petit appareil est en aluminium, très léger par conséquent, et se porte aisément comme des lunettes. »
Le Temps, 13 mai 1915, p. 4
C’est ce même docteur Henrot qui propose, en 1895 (comme le mentionne un article du Gil blas, 27 septembre 1895, p.2), de doter les troupiers de Madagascar de masques protecteurs dans le but de les préserver des émanations méphitiques. Si cette idée a fait son chemin, notamment lors de la Première Guerre mondiale, elle est jugée comique voire ridicule à l’époque :
« … N’y a-t-il pas de quoi rester bouche bée devant cette proposition de M. Henrot de munir nos troupes d’un masque destiné à filtrer l’air et à le débarrasser de ses miasmes, tout comme le faisaient ces médecins du moyen âge qui pensaient, à l’aide d’un costume grotesque, pouvoir éviter la contagion de la peste ?… Et dire que cette proposition a été faite devant l’Académie de Médecine, et qu’elle a eu les honneurs d’une discussion !… »
Excelsior, 28 février 1916, p. 2/12

Tout au long du XXe siècle – notamment au moment des pandémies de grippe de 1918 et 1929 – l’Académie de médecine se positionne en faveur du masque antiseptique et recommande vivement son utilisation. La mesure n’est donc pas nouvelle, comme le démontrent ces immuables conclusions :
1918 :
« La récente conclusion, votée par l’Académie de médecine sur la proposition du docteur Bezançon, préconisant le port de masques, pour éviter la dissémination de grippe parmi le personnel sanitaire, ne consacre pas une nouveauté. Le masque protecteur est apparu pour la première fois il y a déjà bien des années […] Serait-il trop compliqué de porter devant la bouche et le nez quelques doubles de gaz à pansement maintenus par une armature de fil de fer, exactement comme on porte des lunettes – ou plus simplement encore, de porter une voilette épaisse ? »
Le Petit Parisien, 27 octobre 1918

1929 :
« À la séance d’hier de l’Académie de médecine, le savant professeur Marchoux a fait une communication du plus grand intérêt et de la plus pressante actualité ; il recommande, notamment aux médecins et au personnel hospitalier, de porter sur la figure un réseau léger, voilette ou masque, et en plus des lunettes, afin de se garantir de la projection de gouttelettes septiques provenant d’un éternuement, d’une toux, de la parole des grippés en cours de traitement. »
Le Journal, 13 février 1929
Le masque couvre-visage au Québec
Au Québec, le port du masque ou du couvre-visage couvrant le nez et la bouche sera obligatoire dans les lieux publics fermés ou partiellement couverts à compter du 18 juillet 2020 pour les personnes de 12 ans et plus.
Les personnes infectées à la COVID‑19 n’ont pas toutes des symptômes. Certaines personnes peuvent être infectées sans le savoir. Le port du couvre-visage, aussi appelé masque artisanal, pourrait permettre de diminuer le risque qu’une personne infectée transmette la COVID‑19 à d’autres.
LE KIOSQUE de Tabloïde mode propose une collection de masques protecteurs à usage non sanitaire développés et confectionnés à Montréal dans le quartier HoMa. Dans une démarche de consommation responsable, chaque masque est confectionné dans de petites pièces de matière qui seraient normalement placées au recyclage, car leur taille est insuffisante pour en faire un vêtement.

Protégeons-nous et consommons de manière responsable!
Source et crédits
NEJMA OMARI | Le Blog Gallica | Image d’entête : Distanciation physique. Image créée par Samuel Rodriguez. Soumis pour l’appel mondial des Nations Unies aux créatifs – aidez à stopper la propagation de COVID-19 | Gouvernement du Québec
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